Hôtel la BERGERIE à MORZINE & Hôtel MIL8 à AVORIAZ VUARNET AU SOMMET
Dans le créneau des lunettes solaires, ce logo planétaire fait référence. Un V comme Vuarnet. Un V comme Victoire. Celle d’un inoubliable champion olympique, le Morzinois Jean Vuarnet, auquel on doit la station visionnaire d’Avoriaz. Premier vainqueur sur des skis métalliques, Jean Vuarnet fut aussi l’inventeur d’une méthode révolutionnaire de descente. Jambes fléchies, bras rapprochés et tronc replié pour parfaire l’aérodynamique, cette technique dite « de l’oeuf » reste enseignée dans les écoles de ski soixante ans plus tard.
« Ce qui a mes yeux a été le plus remarquable, c’est cette position de recherche de vitesse, juste avant sa victoire aux J.O de Squaw Valley en 1960 », remarque Alain Vuarnet, son fils aîné. Dans la foulée de son sacre retentissant, le plus illustre des Morzinois aura donné son nom à la marque de lunettes de soleil qui équipa l’équipe de France de ski alpin à ces J.O. Ce fut alors que commença l’âge d’or de ces verres minéraux Vuarnet, naturels et recyclables par opposition aux « verres » en plastique dits « organiques ».
Ayant vendu jusqu’à 1,5 million de paires par an et sublimée dans son modèle Glacier par James Bond, la marque de renommée mondiale perpétue ainsi le souvenir de « Jean Jean », comme on le surnommait à Morzine, là où il a grandi, dans ce chalet de bois et de pierre où exerça son père médecin, sa plaque professionnelle trônant toujours dans le salon de La Bergerie, nom du bel hôtel que les Paule et Claude Marullaz ont ouvert là en 1976. Un quatre-étoiles vite devenu « the place to be » et le premier à Morzine à avoir intégré des kitchenettes dans les chambres.
Aujourd’hui exploité par leur fille Caroline et son mari, Eric, l’intimiste « hôtel d’hôtes » de 29 chambres est particulièrement prisé des familles : « Certaines viennent là depuis quatre générations. Chez nous, tout est fait pour plaire aux enfants, qui ont leur table d’hôtes. C’est même gratuit pour les moins de 12 ans qui dorment dans la chambre de leurs parents. » Dans un décor vintage, imprégné de sérénité, le chalet invite à imiter Jeep, le basset, et Mister Cat Black, qui somnolent près de la cheminée, même si l’enchanteresse piscine à ciel ouvert, chauffée à 32°, mérite le soir tombé une mention « très bain ».Véritable image d’Epinal de la montagne savoyarde, ce chalet morzinois a aussi le privilège de se situer à une encablure de cet Avoriaz qui nous ramène à Jean Vuarnet. Vuarnet l’audacieux qui, fort de sa notoriété olympique, mit tout en oeuvre pour investir un simple plateau servant d’alpage aux paysans des vallées environnantes. Construite ex nihilo, Avoriaz c’était en 1966 la promesse d’une station entièrement piétonne, que l’on conquiert à pied, en traîneaux ou skis aux pieds.
Ecologique aussi pour son architecture atypique, les façades, en bardage de mélèze et cèdre rouge non traités, ajoutant à l’identité singulière de cette commune de… 166 habitants à l’année, mais de 20 000 lits. Pour la quasi-totalité en résidences, essentiellement Pierre & Vacances, puisque depuis l’ouverture des Dromonts, en 1966, aucun hôtel ne s’était construit là, jusqu’à ce que surgisse le tout nouveau-tout beau MiL8, dont le nom fait référence à l’altitude de la station.
Un hôtel avec vue… à grand spectacle, sur le village et les sommets enneigés. Dessiné sur cinq étages et trois dessous « comme deux ailes de papillon recourbées », déclinant dans la verticalité son espace bien-être (avec bassin-balcon à contre-courant), l’architecte morzinois Hervé Marullaz y a joué avec les volumes et la géométrie, mariant angles et arrondis. La décoration contemporaine s’y accorde joliment aux repères rassurants de la montagne, la haute cheminée en acier rouillé de 26 m de hauteur donnant le ton. De matières brutes (bois, béton, laiton) en matières nobles (cuir, laine, fourrures), une harmonie imprègne tant les quarante-deux chambres avec balcon que le lobby, le bar lounge et le restaurant bistronomique.
Une table pour locavores : les légumes viennent du potager des Fourches, les truites de la pisciculture des Meuniers, les viandes de chez l’éleveur Hofer… Triés sur le palais par un sommelier éclairé, Youri Maouchi, les vins sont aussi du coin : de la Mondeuse virtuose d’Adrien Berlioz à l’Apremont merveille de Jean-Claude Masson. « Ce qui nous caractérise encore, c’est notre positionnement d’hôtel pour familles : la moitié de nos chambres sont des suites familiales. Les enfants ont même leurs table d’hôtes et espace kids », souligne Odile Marullaz, la nouvelle hôtelière s’investissant avec un plaisir non feint dans l’hôtel élevé par… son mari.
Un « Mille Huit » qui, on l’aura compris, tutoie les cimes du raffinement, au coeur d’une station au sommet, elle-même au centre d’un domaine des Portes du Soleil qui en compte douze, ses 600 km de pistes en faisant le plus grand domaine du ski alpin. Un paradis blanc imaginé il y a plus d’un demi-siècle par « Jean Jean » : merci Monsieur Vuarnet, vous méritiez bien qu’Avoriaz donne votre nom à l’emblématique place du téléphérique. Richard BAYON (Textes & Photos) . La Bergerie. 04 50 79 13 69 info@hotel-bergerie.com . Le MiL8 04 58 57 18 00. www.hotelmil8.com . Office du tourisme d’Avoriaz. 04 50 74 02 11. bienvenue@avoriaz.com
Richard BAYON est un Parisien émigré en Touraine, qui a vécu tantôt dans la capitale, tantôt dans la cité Tourangelle. Parfois, il dit vivre entre Seine et Loire, mais c’est bel et bien au bord du fleuve classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité (‘World Heritage’ en anglais) qu’il vit, et même très exactement à 150m de l’indomptable Loire.
Atteint d’une maladie incurable appelée ‘la bougeotte’ ou ‘la voyagite aigue’, il totalise 107 nations, pays et autres terres éloignées au compteur. Des pays, où il a séjourné de quelques heures à plusieurs mois, dont certains états où il a eu l’occasion d’y passer et repasser plus de 40 fois.
Affublé par un confrère Grand Reporter du joli sobriquet de ‘Morpion de Carlingue’ parce que passionné d’aviation commerciale, et de transport aérien en général, il prétend avoir pris l’avion près de deux mille fois sur les cinq continents mais s’impatiente d’avoir encore tant de choses à voir.
Sur sa réussite, l’homme est très critique, mais aussi réaliste : ‘je ne sais pas, ou n’ai pas fait un milliard de choses, que tout un chacun sait, connaît, ou a fait ; mais j’ai fait, vu et rencontré un milliard de choses que beaucoup ne verront sans doute jamais.
Au chapitre des prétentions, il en affiche deux sans vergogne : avoir un sens de l’orientation, donc de la géographie du monde, hors du commun, vraiment hors du commun (il prétend aller plus vite que n’importe quel GPS : ndlr) et parle sept langues quasi couramment et peut se faire comprendre dans cinq autres.
Question destinations ou pays préférés, sept paysages lui viennent de suite à l’esprit : le Vert de l’Ouest Irlandais, les Fjords Norvégiens, le Bleu et Blanc des îles Grecques, les Cirques de la Réunion, les Dunes de Sable du Ténéré, les Icebergs du Groenland, et les Rues pleines de vie de Bangkok en Thaïlande.
Ainsi de toutes ses pérégrinations : il sait que cinq choses le fascinent plus que tout: l’Immensité des Déserts, l’Inaccessible des Volcans, l’Intensité des Glaciers et des Icebergs, le‘Haka’ des All Blacks et la Force Tranquille des Eléphants.
De Queenstown en Nouvelle Zélande jusqu’à Illulissat au Groenland et de Johannesburg à Bangkok, il a roulé sa bosse, lui prétend surtout qu’il a ouvert ses yeux, et que ses voyages, tous ses voyages c’est son université permanente.
http://www.infotravel.fr/voyages-insolites/compagnie-volotea-deploie-ailes/