Narbonne garde les vestiges de son riche passé romain et ses ruelles chapeautées par la cathédrale gothique invitent à de jolies balades dans une chaleureuse ambiance méditerranéenne.
Entre vignes et lagunes de l’Aube ensoleillée vestiges des temps lointains de la Colonia Narbo Martius
Fondée en 118 avant notre ère Narbonne s’affirma comme la première colonie romaine hors d’Italie. À son apogée c’était une métropole florissante, un port ouvert sur la mer, la capitale de province de la Gaule narbonnaise sur la Via Domitia reliant l’Italie à l’Hispanie. Cicéron la surnomma « sœur de Rome » ce qui donne une idée de son rôle dans le sud de la Gaule.
Sur le forum se traitaient les affaires politiques et économiques, dans ses temples, ses thermes, son amphithéâtre s’organisaient les différents aspects de la vie quotidienne tandis que marchands, soldats et administrateurs se croisaient sur place. À partir du IIIe siècle, victime des invasions germaniques et wisigothiques la ville décline, sa côte s’ensable peu à peu et les vestiges de sa grandeur disparaissent de la surface. Certains ont été découverts sous la surface, comme l’Horreum avec ses longues galeries du 1er siècle servant sans doute d’entrepôt au sud du forum.
Narbo Via, un musée digne de la richesse de cette vie antique
Bienvenue pour un voyage à l’Antique le temps d’une visite dans ce très bel écrin dont les lignes épurées ouvertes en 2021 ont été conçues par Foster + Partners sur les rives du canal de la Robine. Il abrite les vestiges trouvés dans les sous- sols de la Narbonne romaine soit plus de 1300 pièces archéologiques : sculptures, mosaïques, fresques et stèles funéraires y sont conservées et disposées dans la lumière naturelle derrière les grandes baies vitrées. Vous êtes accueillis par une haute paroi exposant des centaines de blocs de pierres sculptées qu’un système complexe permet de mouvoir si nécessaire tandis que des écrans permettent des zooms sur les plus intéressants. On y découvre aussi le rôle stratégique de la ville dans la romanisation des Gaules et la richesse de certaines demeures qui font rêver.
Cathédrale et Palais des Archevêques, autre temps de sa puissance
Elle a beau être inachevée la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur du XIIIe siècle n’en est pas moins imposante. Il faut savoir que la nef s’est heurtée à la résistance des murailles en place jugées plus sécuritaires en ces temps troublés par les guerres que la prière des fidèles. C’est ainsi que dans son envol vers le ciel elle en est restée au chœur.
A l’intérieur l’ombre est épaisse, les vitraux colorés filtrent doucement la lumière, un très ancien retable en marbre rappelle la terreur de l’enfer, les orgues sont l’occasion de concerts et l’espace se prête aux conférences et aux pièces de théâtre. Juste à côté la forteresse du Palais des Archevêques mêle son austérité romane à la flamboyance gothique. La cour d’honneur s’orne de sculptures contemporaines et le parcours de visite est ouvert aux musées, galeries, donjon, salles d’apparat, jardins suspendus et tour de guet.
Le Canal de la Robine et les Halles
Partant du nord de Narbonne il traverse la ville en coulant vers la mer. Comme le Canal du Midi tout proche il est inscrit au Patrimoine mondial par l’Unesco et ses berges aménagées font une jolie balade pour les plaisanciers à travers des paysages préservés et riches en biodiversité comme les étangs de Bages et Sigean. En ville ils peuvent même accoster sur quatre de ses quais.
L’endroit le plus joli se situe à la sortie de l’un des rares ponts habités d’Europe, à deux pas des Halles ce cœur battant de Narbonne les jours de marché. C’est dans ce temple de la gastronomie locale et son bâtiment Baltard ouvert en 1901 que les Narbonnais se retrouvent et partagent de joyeux moments. Difficile de résister à l’attrait des produits locaux le long des 70 stands, d’autant qu’il est possible de les déguster sur place.
L’abbaye de Fontfroide, jadis haut lieu de spiritualité
On est saisi à l’arrivée par la majesté des grilles en fer forgé aux motifs de pampres qui s’ouvrent sur la cour d’honneur du XVIe siècle, mais la pureté de l’architecture cistercienne s’impose dès qu’on franchit le seuil de l’église abbatiale.
Lignes austères de la haute nef dont le dépouillement se poursuit dans le cloître aux chapiteaux stylisés où alternent l’ombre et la lumière. Fondée en 1093, devenue cistercienne au XIIe siècle, elle deviendra l’un des bastions spirituels les plus puissants du Midi. Les moines y mènent alors une vie austère, tournée vers la prière, le travail manuel et les nombreuses “granges“ qui garantissent l’autosuffisance.
Bastion très actif contre l’hérésie cathare elle sera de plus en plus riche et puissante sous les abbés commendataires nommés par le roi car ils en perçoivent librement tous les revenus. Vendue à la Révolution elle périclite jusqu’à son rachat en 1908 par la famille Fayet qui en est toujours propriétaire, organisant concerts et expositions et l’ouvrant à la visite. Il faut se promener au printemps dans la roseraie soigneusement entretenue à l’arrière des murs avec une vue sur la colline verdoyante.
Charles Trenet, l’enfant du pays resté fidèle
Une fresque le montre tout sourire sur une façade proche de sa maison natale et vous invite à la visite. « Mes autres maisons m’appartiennent mais j’appartiens à celle de Narbonne » disait-il de ces murs où il passa son enfance avec sa mère. Tout ici s’est immobilisé et vous serez surpris par la simplicité du mobilier un rien démodé. Le salon est garni d’instruments de musique et certaines mélodies vous accompagnent dans les étages. Celui de sa mère d’abord puis le sien au-dessus avec les souvenirs de sa carrière internationale et des célébrités de l’époque qu’il a connues. Le tout se termine par un “karaoké Trenet“.
Pour en savoir plus :
Y aller
Le train direct Paris-Narbonne met 4 heures
Visiter :
. Musée Narbo Via
2 avenue André Mècle
narbovia.fr
. Horreum
7, rue Rouget de Lisle
narbovia.fr/accueil/visiter/visiter-horreum/
. Abbaye de Fontfroide
RD 613 Chemin de Fontfroide. Narbonne
www.fontfroide.com
. Maison de Charles Trenet
13, avenue Charles Trenet
www.narbonne.fr/maison-natale-charles-trenet
. Palias-Musée des Archevêques
13-16 place de l’Hôtel de Ville
www.narbonne.fr/palais-musee-archeveques
Se régaler :
. Bistrot Chez Lulu.
C’est un incontournable local pour son ambiance, sa déco éclectique et joyeuse, ses plats généreux concoctés avec les produits locaux dans une ambiance. Nous vous conseillons le Tartare de poisson de marché du jour, le Cochon noir rôti à la médiévale et le fameux Poulpe tout entier confit. Au dessert le Baba au rhum bien arrosé et riche en crème chantilly est un pur régal !
30 Bd Gambetta
Tél. : 04 68 32 24 87
Dormir :
. La Résidence. Un hôtel boutique de 26 chambres dans un ancien hôtel particulier du XIXe siècle en plein cœur de Narbonne. Agréable petit déjeuner.
6 rue du 1erMai
www.hotelresidence.fr
Le 11è Salon du Livre du Grand Narbonne
Un événement très attendu du 17 au 18 mai sur le Cours Mirabeau
www.legrandnarbonne.com/salon-du-livre