Prendre l’air dans le Finistère en se laissant porter par la Route des Phares.
Tonnerre ou pas : en tout cas, tout commence à Brest. Un bout du monde que cette ville d’atmosphère ancrée face au large. Tournée vers la plus grande rade d’Europe, Brest la blanche donne le ton : ici l’espace n’est pas compté.
D’immenses esplanades en interminables artères, il faut aimer s’y mettre en jambes avant de courir le pays côté mer. De la forteresse qui surplombe la rade, la vue plonge vers les ports, où l’on se doit le soir de « s’enrhumer » ou « s’houblonner » dans l’allégresse des derniers pubs avec « ambiance assurée », tel le convivial O’Reilly’s, où perdure certains soirs l’esprit fest-noz, qu’a relancé son inscription, il y a dix ans, au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Vacciné à la Coreff bio et à “La Jument de Michao”, vous voilà donc prêt le lendemain à entrer dans le décor. Cap sur la Mer d’Iroise et sa Route des Phares, dans un chapelet de cartes postales grandeur nature, les eaux mêlées de la Manche et de l’Atlantique offrant des nuances de bleu-vert et le sentiment de voir une couleur « glaz » jamais vue, si particulière au pays des abers, ces mini-fjords bretons. Préparez vos mirettes et prenez de la hauteur : celle d’une côte ciselée qui, de Plouzané à Plounéour-Brignognan Plages, offre la plus forte concentration de phares au monde, répertoriés aux Monuments Historiques : 19, celui de la Pointe du Petit Minou ouvrant le bal. Point de repère maritime dans le goulet de Brest, il s’élance dans un décor qui, avec sa jolie crique sableuse et sauvage, donne le ton d’un littoral enchanteur. De là, il suffit de se laisser porter, à fleur de houle, par cette petite route ponctuée de sentinelles, la suivante étant l’incontournable phare de la Pointe Saint-Mathieu, coiffant les ruines d’une abbaye romantique à merveille.
Quelques méandres plus loin, « vous êtes ici »… et pas ailleurs ! Face à l’Amérique (New-York : 5375 km), la pointe de Corsen, la plus à l’ouest de la France continentale, vous immerge dans un panorama propice à la contemplation, la plage voisine, d’une eau des plus limpides, vous laissant rêver à un futur laisser-hâler. Face à l’archipel de Molène, la côte se découpe sur fond de lumières changeantes et au rythme des marées. Falaises, dunes, criques et plages de sable blanc se succèdent entrecoupées de ports et d’abris.
ll suffit de se laisser glisser pour atteindre le nirvana : un phare au sommet, comme sorti d’une bande dessinée. Tel celui du Tintin de « L’Ile Noire », le phare de l’Ile Vierge se dresse face à la côte, perché sur son îlot, accessible en cinq minutes de bateau à la carte. Avec ses 82 m de granite et kersanton, le plus haut du monde, en pierres de taille, s’enorgueillit d’un escalier aux 12.500 plaques d’opaline, ses 365 marches donnant sur un belvédère d’exception. D’une portée lumineuse de 43 km, avec une signature d’un flash toutes les 5 secondes, le plus spectaculaire des phares bretons invite à se vivre là en Robinson.
Ça tombe bien, l’ancien petit phare des gardiens situé au pied s’étant métamorphosé en un gîte communautaire pour neuf personnes. Sous ses voûtes de pierre, quatre chambres de caractère, dont l’une avec lit clos. Pas mieux pour s’endormir bercés par le ressac, mais le privilège est tel qu’il est impératif de réserver dès l’ouverture du site. A défaut d’un tonique séjour en ce phare de collection, on se réjouira d’une issue de voyage plus exotique. Quel délice, après avoir bravé les éléments, que de musarder à pied dans l’apaisant décor de cet oasis breton qu’est l’ile de Batz, à un petit quart d’heure au large de Roscoff.
Cactus, palmiers, dattiers, agapanthes et autres arbres maoris jouissent du microclimat de ce jardin potager, terre maritime autant qu’atoll agricole. Sur un sol enrichi de goémon, maints légumes y poussent, dont cette pomme de terre primeur à l’inimitable saveur d’iode. Ses 12 km de sentiers permettent d’en faire le tour dans une succession de cartes postales fleuries qui vous ferait presque croire que c’est bientôt l’été.
Simple parenthèse pourtant avant le retour dans l’hiver du Finistère… et ses cinq circuits de lumière. A celui des phares et des abers en mer d’Iroise, s’en ajoutent en effet quatre autres, tout aussi lumineux : le « Magies des lumières » vous entraîne de la Baie de Morlaix à Landerneau : le « Secrets de lumières » du Pays Bigouden à la Pointe du Raz et Locronan, le « Lumières légendaires » des Monts d’Arrée aux Montagnes Noires et le « Jeux de lumières » de Quimper à Concarneau et Pont-Aven. On l’aura compris, le premier département maritime de France se découvre aussi dans la vérité de la basse saison. Le Finistère l’hiver, c’est en tout cas bien plus qu’un appel d’air. www.toutcommenceenfinistere.com www.brest-terres-oceanes.fr/destination/sur-la-routes-des-phares/ tourisme@iroise-bretagne.bzh
Richard BAYON est un Parisien émigré en Touraine, qui a vécu tantôt dans la capitale, tantôt dans la cité Tourangelle. Parfois, il dit vivre entre Seine et Loire, mais c’est bel et bien au bord du fleuve classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité (‘World Heritage’ en anglais) qu’il vit, et même très exactement à 150m de l’indomptable Loire.
Atteint d’une maladie incurable appelée ‘la bougeotte’ ou ‘la voyagite aigue’, il totalise 107 nations, pays et autres terres éloignées au compteur. Des pays, où il a séjourné de quelques heures à plusieurs mois, dont certains états où il a eu l’occasion d’y passer et repasser plus de 40 fois.
Affublé par un confrère Grand Reporter du joli sobriquet de ‘Morpion de Carlingue’ parce que passionné d’aviation commerciale, et de transport aérien en général, il prétend avoir pris l’avion près de deux mille fois sur les cinq continents mais s’impatiente d’avoir encore tant de choses à voir.
Sur sa réussite, l’homme est très critique, mais aussi réaliste : ‘je ne sais pas, ou n’ai pas fait un milliard de choses, que tout un chacun sait, connaît, ou a fait ; mais j’ai fait, vu et rencontré un milliard de choses que beaucoup ne verront sans doute jamais.
Au chapitre des prétentions, il en affiche deux sans vergogne : avoir un sens de l’orientation, donc de la géographie du monde, hors du commun, vraiment hors du commun (il prétend aller plus vite que n’importe quel GPS : ndlr) et parle sept langues quasi couramment et peut se faire comprendre dans cinq autres.
Question destinations ou pays préférés, sept paysages lui viennent de suite à l’esprit : le Vert de l’Ouest Irlandais, les Fjords Norvégiens, le Bleu et Blanc des îles Grecques, les Cirques de la Réunion, les Dunes de Sable du Ténéré, les Icebergs du Groenland, et les Rues pleines de vie de Bangkok en Thaïlande.
Ainsi de toutes ses pérégrinations : il sait que cinq choses le fascinent plus que tout: l’Immensité des Déserts, l’Inaccessible des Volcans, l’Intensité des Glaciers et des Icebergs, le‘Haka’ des All Blacks et la Force Tranquille des Eléphants.
De Queenstown en Nouvelle Zélande jusqu’à Illulissat au Groenland et de Johannesburg à Bangkok, il a roulé sa bosse, lui prétend surtout qu’il a ouvert ses yeux, et que ses voyages, tous ses voyages c’est son université permanente.
http://www.infotravel.fr/voyages-insolites/compagnie-volotea-deploie-ailes/