Avec sa forêt remarquable et ses collines du Hainich, la Thuringe est souvent considérée comme le « coeur vert » de l’Allemagne.
Par. Valérie Collet
Pourtant le tourisme culturel y a toute sa place. Notamment à Weimar, haut lieu du classicisme (de même que de l’avant-garde) avant qu’elle ne connaisse des heures plus sombres lors de la deuxième guerre mondiale.
Hainich, un flamboyant parc national
Cette ancienne zone militaire est une des plus grandes forêts de hêtres demeurée à l’état sauvage en Allemagne. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle est aussi la plus grande forêt mixte de feuillus d’un seul tenant en Europe.
Même l’hiver, les amateurs de balade pourront arpenter son fabuleux chemin des cimes à 44 mètres au-dessus du sol. Ou plus simplement ses sentiers jalonnés d’installations contemporaines. Erables, châtaigniers et hêtres y prospèrent. De même un chêne de 800 ans… Si vous avez de la chance, vous y croiserez un chat sauvage européen ou, plus certainement une de ses 50 espèces de chauves souris !
Weimar, berceau du classicisme
Peu d’entre nous se souviennent que le premier âge d’or de la ville, autour de 1800, coïncide avec le sommet de la littérature classique allemande.
A cette époque, Johann Wolfgang Goethe vécut à Weimar et y travailla. Tout comme Friedrich Schiller qui avec les critiques littéraires et les théories esthétiques de son temps, nourrit cet élan culturel. Les deux écrivains laissent des traces, notamment leurs touchantes demeures que l’on peut visiter. La ville en elle-même, avec ses murs colorés, ne manque pas de charme non plus.
Les maisons de Goethe et Schiller : atmosphère, atmosphère…
Restées pratiquement en l’état elles offrent une visite émouvante dévoilant l’intimité de ces deux écrivains rivaux autant qu’amis, que dix ans séparaient. Du premier, on découvre tour à tour la chambre, le cabinet de travail, le salon de musique ou la salle à manger.
Des pièces ornées de nombreux objets d’art et dont les murs pimpants rappellent sa croyance en l’influence de la couleur sur la psyché humaine. Goethe vécut là scandaleusement (car non marié) avec Christiana et un enfant. Chez Schiller : même bon goût et même ambiance bourgeoise. Deux enfants de plus et de magnifiques papiers peints !
Le museum Neues Weimar, une belle surprise
Ayant ouvert ses portes en 1869, il est le premier musée à avoir vraiment été considéré comme tel en Allemagne. On y remarque d’emblée son dôme néo-Renaissance et son escalier monumental rayé en noir et blanc par l’artiste Daniel Buren.
Ici, la modernité a pris le pouvoir ! Le musée se concentre surtout sur les pionniers du modernisme, notamment Henry van de Velde et ses meubles somptueux. On y découvre dans une muséographie originale : peintures, sculptures, verreries, mobilier, orfèvreries et autres arts décoratifs.
www.weimar.de/fr/culture/curiosites/musees/museum-neues-weimar/
Carnet pratique
Pour toutes les informations
L’Office National Allemand du Tourisme
www.germany.travel/fr/home.html
Les offices de tourisme de Thuringe et de Weimar
www.thueringen-entdecken.de/en/
www.weimar.de/fr/tourisme/
Se rendre en Thuringe
En train : TGV Paris-Francfort (3h40). Puis train jusqu’à Weimar (environ 2h40)
www.sncf-connect.com/
/int.bahn.de/fr
Où dormir
Hôtel Dorint Goethepark****, à Weimar
Jolie déco, spa. Bon petit déjeuner
hotel-weimar.dorint.com/de/
Où se restaurer
Zum Schwarzen Bären
Cuisine régionale moderne pour cet « Ours Noir » ouvert depuis le XVIe siècle.
www.schwarzer-baer.de
Forsthaus Thiemsburg
Situé dans le parc national Hainich, avec de grandes vitres donnant sur la nature. Simple et bon.
Am Baumkronenpfad, 99947 Schönstedt
A lire prochainement la suite du reportage : « Weimar et Iéna, deux pépites culturelles en Thuringe (2) »