Les Rencontres du Press Club de France : face aux fake news, la riposte s’organise
Pour sa première édition, le Press Club de France a choisi un thème au cœur de l’actualité : la désinformation et les fake news, comment les combattre ?
Une problématique qui suscite un intérêt croissant, comme en témoigne la salle comble réunie pour l’occasion. La rencontre, animée par Isabelle Bourdet, directrice du Press Club, a donné la parole à Robert Kassous, journaliste expérimenté, venu partager ses constats de terrain et surtout les solutions qui se dessinent pour endiguer ce phénomène.
Premier levier identifié : le renforcement du fact-checking dans les rédactions. Face à l’ampleur des contenus trompeurs, les grands médias ont massivement investi dans la vérification des faits. L’AFP, par exemple, est passée de 10 à 145 journalistes spécialisés en quelques années. Un site spécial a été mis en place pour dénoncer ces fausses infos : https://factuel.afp.com. D’autres titres comme Le Monde ou Libération ont structuré des cellules dédiées à la traque des fausses informations, en lien avec les contenus diffusés sur les réseaux sociaux.
Deuxième réponse essentielle : l’éducation aux médias et à l’information, en particulier auprès des jeunes générations, particulièrement exposées aux manipulations. « Les adolescents consomment l’information comme de la musique », a souligné Robert Kassous, appelant à intégrer dès l’école des outils pédagogiques pour décrypter les sources, vérifier les faits et développer l’esprit critique.
La législation constitue un troisième pilier de la riposte. La loi du 9 juin 2023 sur les influenceurs encadre désormais la diffusion de contenus,avec des sanctions pouvant atteindre 45 000 euros en cas de diffusion de fausses informations. Une avancée notable pour réguler un univers numérique en constante évolution, même si le défi reste immense face à l’apparition des deep fakes, ces vidéos truquées générées par intelligence artificielle, capables d’imiter la voix et l’image de n’importe quelle personnalité publique.
Robert Kassous a conclu son intervention en appelant chacun à cultiver la curiosité cognitive, à ne jamais prendre une information pour acquise et à vérifier systématiquement ses sources. Car face à la rapidité avec laquelle circulent les fausses nouvelles, la vigilance individuelle reste l’ultime rempart.
