Sur les traces de Jacques-Yves Cousteau, au cœur de “l’aquarium du monde” à Los Cabos
Jacques-Yves Cousteau voyait dans la Mer de Cortes un sanctuaire marin d’une rare richesse. Lovée entre la péninsule de Basse-Californie et le Mexique continental, cette mer intérieure concentre une vie marine exceptionnelle. À son extrémité sud, Los Cabos s’impose comme une porte d’entrée idéale pour découvrir les sites qui ont émerveillé le célèbre océanographe. Récifs protégés, snorkeling dans des criques secrètes, formations en plongée et observation des baleines composent une expérience immersive, entre nature préservée et engagement écologique.
Une mer célébrée par Cousteau : l’aquarium du monde
Figure emblématique de l’exploration marine, Jacques-Yves Cousteau a marqué l’histoire des sciences de la mer par sa curiosité, son engagement et sa volonté de rendre les océans accessibles au grand public.
Inventeur du scaphandre autonome en 1943, il rend possible l’exploration du monde sous-marin en toute liberté, révolutionnant ainsi la manière d’observer les fonds marins. En 1950, il prend les commandes du navire océanographique la Calypso, qui devient le théâtre de nombreuses expéditions. Accompagné de sa famille et de ses équipes, il explore mers, fleuves et rivières grâce à la plongée sous-marine et donne naissance à une aventure scientifique et humaine inédite. Pendant plus de 40 ans, il multiplie les campagnes dans les eaux mexicaines, en particulier sur les côtes de Basse-Californie du Sud, où il observe une biodiversité exceptionnelle.
C’est lors de ses explorations dans le golfe de Californie, dans les années 1960 et 1970, qu’il découvre la richesse biologique de la Mer de Cortes. Il y documente des espèces rares, étudie des comportements inédits, et alerte déjà sur les impacts de la surexploitation. Il prononce alors l’une de ses citations les plus célèbres : « La Mer de Cortes est le plus grand aquarium du monde. »
Loin de se limiter à l’observation scientifique, Cousteau met sa notoriété au service d’un message universel. Il écrit plus de 50 livres et réalise plus de 70 films documentaires pour la télévision, offrant au grand public une fenêtre inédite sur les océans et leurs habitants. Son œuvre sensibilise des millions de spectateurs à la beauté fragile du monde marin et à la nécessité de sa préservation. Militant écologiste avant l’heure, il dénonce les effets de la pollution et de la pêche intensive. Pendant quatre décennies, il joue un rôle central dans la prise de conscience environnementale à l’échelle internationale, inspirant plusieurs générations de biologistes, plongeurs, et défenseurs des océans.
Son lien fort avec la Basse-Californie se reflète jusque dans la culture populaire : en 2016, le film L’Odyssée retrace son parcours à travers la relation avec son fils Philippe. Tourné en partie dans la région, le long-métrage met en lumière sa fascination pour la Mer de Cortes et son combat pour en préserver les richesses.
Son héritage se matérialise également sur les cartes : l’île de Cerralvo, située au nord-est de Los Cabos, a été renommée île Jacques Cousteau en 2009, en hommage à son engagement pour la Mer de Cortes.
Les images tournées à bord de la Calypso, ses récits et ses alertes ont largement contribué à faire connaître cette région au monde entier. Ils ont aussi encouragé les premières mesures de protection, amorçant une dynamique de préservation encore à l’œuvre aujourd’hui. À Los Cabos, guides, biologistes et habitants évoquent Cousteau comme une figure tutélaire de la Mer de Cortes, dont l’esprit habite chaque immersion.
Cabo Pulmo, un modèle de conservation au cœur d’un sanctuaire marin
Situé à une centaine de kilomètres de San José del Cabo, Cabo Pulmo constitue un exemple remarquable de conservation marine. Ce parc national, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite l’un des seuls récifs coralliens vivants d’Amérique du Nord. Depuis sa création en 1995, sa biomasse marine a connu une croissance spectaculaire. Aujourd’hui, les plongeurs peuvent y observer des bancs de poissons, des tortues, des raies, ainsi que plusieurs espèces de requins.
Cabo Pulmo symbolise la réussite d’un modèle de préservation mené localement. Grâce à une gestion rigoureuse et à l’implication des communautés, la zone a retrouvé sa vitalité au fil des années. Aujourd’hui, les conditions y sont idéales pour la plongée et le snorkeling : une eau chaude toute l’année, une excellente visibilité, et des fonds marins d’une richesse exceptionnelle. Entre les formations coralliennes, des bancs de poissons multicolores évoluent avec fluidité, tandis que de plus grands animaux marins croisent avec majesté les amateurs de nature.
Les activités écotouristiques sont strictement encadrées afin de garantir la préservation du site. Les opérateurs locaux, comme Eco Adventures Cabo Pulmo ou Mar y Sierra, proposent des sorties de plongée en petit groupe, du snorkeling, des excursions en kayak ou des safaris d’observation des baleines, dans le respect des règles de conservation. Chaque visite se fait dans un esprit de sensibilisation à l’environnement marin.
Pour les voyageurs en quête de déconnexion, plusieurs lodges écoresponsables offrent un hébergement en pleine nature. Alimentés à l’énergie solaire, souvent sans connexion, ces hébergements permettent de vivre une expérience unique, sous un ciel étoilé d’une rare pureté.
Cabo Pulmo s’est imposé comme une référence mondiale grâce à l’engagement des communautés locales, dans la lignée des principes défendus par Cousteau.
Criques secrètes et snorkeling accessible : une immersion au coeur de la biodiversité
Los Cabos regorge de spots accessibles où pratiquer le snorkeling sans formation spécifique. Masque et tuba suffisent pour découvrir un monde sous-marin coloré et foisonnant. Certains lieux sont très faciles d’accès, d’autres, plus secrets, se dévoilent uniquement en bateau.
À proximité, Lovers Beach et Divorce Beach permettent d’observer poissons tropicaux et coquillages dans une ambiance plus calme. Les plongeurs certifiés peuvent également découvrir Sand Falls, une cascade de sable sous-marine décrite pour la première fois par Cousteau lui-même.
Plus au nord, La Paz devient chaque hiver le théâtre d’un spectacle inoubliable : la présence des requins-baleines. Inoffensifs et majestueux, ces géants évoluent dans la baie de novembre à avril. Des excursions encadrées, comme celles proposées par Cabo Adventures, permettent d’approcher ces créatures impressionnantes dans le respect de leur environnement naturel.
Enfin, pour celles et ceux qui préfèrent des criques isolées, Chileno Bay et Santa Maria Bay dévoilent des eaux calmes, riches en vie marine, à seulement quelques minutes de route.
L’ensemble de ces activités s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Les guides locaux forment les visiteurs aux bons réflexes : ne pas toucher les coraux, ne pas nourrir les poissons, garder une distance respectueuse. La rencontre avec la vie marine reste accessible à tous : il suffit d’une paire de palmes et d’un masque pour plonger dans l’univers révélé par Cousteau.
Devenir plongeur à Los Cabos : une porte ouverte sur un autre monde
Pour les voyageurs désireux de prolonger l’expérience, Los Cabos propose plusieurs formations certifiantes de plongée, notamment via la formation PADI. Ces cursus s’adressent à tous les niveaux, du débutant au plongeur expérimenté.
Des centres comme Cabo Adventures ou Baja Expeditions offrent des formations complètes réparties sur trois à quatre jours. Dive Tech, pionnier de la plongée technique depuis 1998, met à disposition un bassin d’entraînement de 4,5 mètres de profondeur et permet une progression en toute sécurité.
Une fois certifiés, les plongeurs peuvent explorer une large palette de sites emblématiques en compagnie de guides expérimentés. Dive Ninja Expeditions, par exemple, se distingue par son approche responsable et engagée, avec des excursions thématiques centrées sur la conservation ou la recherche d’espèces spécifiques.
Au-delà d’un simple apprentissage, la certification de plongée à Los Cabos offre un nouveau regard sur l’environnement marin, un accès rare à des zones protégées, et une continuité directe avec la vision portée par Jacques-Yves Cousteau.
