Découvrir la distillation du cognac chez Henri Machenaud, jeune vigneron indépendant
Après les vendanges, dans la région de Cognac, voici venue l’heure de la distillation. Du 24 au 26 octobre, les professionnels organisent la troisième édition du Ban de la distillation. Il s’agit d’un événement festif, où de nombreux acteurs se rassemblent pour proposer une immersion complète dans leurs métiers avec « des visites de distilleries, des expériences sensorielles, des dégustations inédites*, des expositions et concerts, des ateliers créatifs et… un grand banquet » comme le dévoile le territoire de Grand Cognac, la communauté territoriale associée à l’opération.
Conquérir le marché français
Or, la nouvelle politique douanière des États-Unis et de la Chine met à mal cette économie. De grandes maisons ont lancé des plans sociaux : une trentaine de personnes concernées chez Camus, autant chez Courvoisier, et autant d’emplois menacés chez Martell. D’autres sont moins fragilisées, comme le cognac Frapin, qui réalise ses assemblages avec seulement les eaux-de-vie de son propre vignoble et dont les dirigeants se félicitent de « suffisamment commercer avec l’Europe ».
Pour éviter la casse, la filière tente de conquérir à présent le marché français, qu’elle n’a jamais vraiment pris en considération. Les marques de renom s’y mettent, notamment à travers la mixologie. De nombreux vignerons indépendants choisissent également de commercialiser eux-mêmes une part de leur récolte.
200 ans d’histoire familiale
Le jeune homme a lancé une version XXO, « La cuvée de Bernard », en hommage à son père, et une version avec des eaux-de-vie moins vieillies. Il a aussi créé des liqueurs à base d’orange, de cassis, bientôt de citron, et son pétillant sans alcool, sans sucres ajoutés et sans conservateurs fait un tabac dans la région.
Pour découvrir le cognac, on peut bien sûr suivre les visites organisées dans les chais des maisons les plus renommées (autour de 25 euros), ou prendre le temps d’aller (gratuitement) à la rencontre des producteurs indépendants, comme Henri Machenaud. Ce dernier ne se lasse jamais d’expliquer le processus de double distillation dans des alambics charentais (la distillation va de novembre à mars) et raconte toujours avec bonheur l’histoire du précieux spiritueux et du travail de ses ancêtres.
*à boire avec modération.