Pour la Journée Mondiale du Passager : les compagnies aériennes mettent les droits des passagers en soute
Alors que les aéroports s’apprêtent à célébrer les voyageurs lors de la Journée Mondiale du Passager qui se tiendra le 17 novembre, Flightright alerte sur la manœuvre des compagnies aériennes pour affaiblir la protection des passagers aériens. À Bruxelles, se joue actuellement une révision controversée du règlement qui protège les voyageurs contre les retards, annulations et refus d’embarquement. D’après l’entreprise, spécialiste depuis 15 ans dans la défense des passagers, de nombreuses compagnies aériennes opérant en France ne respectent toujours pas leurs obligations d’indemnisation et de remboursement.
Dans les aéroports, 1 jour de fête pour 365 jours de perturbations ?
Le 17 novembre 2025, les aéroports mettront à l’honneur l’expérience des voyageurs lors de la Journée Mondiale du Passager. Initiée par l’aéroport de Nice, la célébration réserve surprises et petites attentions pour les passagers qui transitent par les terminaux. De Bordeaux à La Réunion, le personnel aéroportuaire, les compagnies aériennes et les commerçants se mobiliseront pour transformer l’attente à l’aéroport en un moment de plaisir avec des animations et jeu concours.
Les 364 autres jours, les voyageurs peuvent toujours compter sur le règlement n°261/2004 de la Commission européenne pour que la première étape d’un voyage ne soit pas sans joie ni droit.
+30% de vols retardés, en moyenne, dans les aéroports français
Depuis le début de l’année, en moyenne plus de 30 % des vols sont retardés dans les principaux aéroports français. Une tendance stable sur les trois dernières années, affectant différemment les terminaux en fonction des grèves, intempéries et problèmes inhérents aux compagnies.
Pour analyser le trafic aérien, Flightright recense les vols annulés et retardés dès 15 minutes à l’arrivée, un seuil à partir duquel les correspondances peuvent être compromises. Si ce retard excède les 3 heures à destination alors les voyageurs peuvent demander une indemnisation comprise entre 250 et 600 €. Rappelons également qu’à partir de 2 heures de retard sur les vols courts, les passagers ont droit à des repas et des rafraîchissements gratuits. Une compensation essentielle à connaître pour éviter de dépenser le budget prévu pour les vacances dans les restaurants des aéroports.
Indemnisations des passagers : les bons et mauvais élèves
Cette année encore, Flightright constate que les droits des passagers lors de perturbations ne sont toujours pas une priorité pour certaines compagnies. Depuis 15 ans, l’entreprise accompagne la protection des voyageurs européens et analyse le comportement de paiement des compagnies aériennes. La rapidité et l’exactitude des paiements sont de bons indicateurs de cette capacité des compagnies à assumer leurs responsabilités.
« Si le passager accepte les conditions tarifaires d’une compagnie aérienne, il lui est tout aussi légitime d’exiger des contreparties quand elle est en faute. Chaque voyageur doit conserver ce droit à réclamer une indemnisation lorsque le préjudice est imputable à la compagnie aérienne. Finalement ce qui nous semble normal pour le train ne devrait-il pas l’être pour l’aérien ? » interroge Imane El Bouanani, responsable juridique de Flightright en France.
Imane El Bouanani accompagne les avocats partenaires dans les procédures judiciaires les plus longues. Elle collabore aussi avec les services clients des compagnies et constate que : « même si le modèle économique repose sur la réduction des coûts, l’application du droit des passagers peut se faire facilement. Dans notre analyse, Air France et sa filiale low-cost Transavia en sont des exemples. Elles versent rapidement les indemnités et nos demandes de paiement supplémentaires sont rares ». Un exemple des droits des passagers aériens définit par le règlement européen.
Révision des droits des passagers aériens : une décision européenne et concrète
Actuellement s’affrontent à Bruxelles deux visions fondamentalement différentes de la protection des passagers aériens en Europe. La proposition du Conseil européen, défendue par le lobby des compagnies aériennes, menace de l’affaiblir tandis que le Parlement européen plaide pour une nécessaire réévaluation des garanties de voyage. Effectivement, depuis l’introduction du règlement, il y a 20 ans, le secteur de l’aérien a évolué. Et des bagages cabine aux embarquements prioritaires, la démocratisation des voyages a transformé le passager en consommateur.
Un récent sondage de l’institut Ifop pour Flightright[1] révèle que 82 % des Français sont favorables à une indemnisation automatique et standardisée en cas de perte ou de détérioration des bagages. Sans surprise, ils souhaitent, pour 73 % d’entre eux, une revalorisation des montants pour les adapter à l’inflation. Et sont 66 % à rejeter la proposition de la Commission européenne d’allonger le délai minimum de retard pour être indemnisé.

