Sur les traces des géants de glace en 2025 : une année cruciale pour la prise de conscience et la préservation des glaciers
Chaleur record, fonte accélérée, sommets défigurés : les glaciers du monde entier tirent la sonnette d’alarme. Face à l’urgence climatique, l’UNESCO et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) proclament 2025 Année internationale de la préservation des glaciers. La montagne, cet été, se transforme en salle de classe à ciel ouvert, l’occasion de partir à la découverte des glaciers de la Girose, de Tortin et de Corbassière, de comprendre le fonctionnement de ces colosses de glace et de prendre conscience de leur fragilité.
Pour en apprendre davantage
VAL DE BAGNES – Berceau des études glaciaires
Si l’on sait aujourd’hui que les glaciers sont en mouvement et qu’en d’autres temps ils avaient recouvert une partie de l’Europe et de la Suisse en entier, c’est en partie grâce à Jean-Pierre Perraudin, paysan de Lourtier dans le Val de Bagnes. Grâce à son sens de l’observation, il fut le premier à percer les mystères des glaciers. En 1818, le glacier du Giétroz s’effondre dans la vallée et bouche le passage de la rivière. Un lac se forme mais la pression de l’eau finit par emporter la digue, déclenchant un raz de marée. Jean-Pierre Perraudin participa aux efforts pour éviter cette catastrophe. Sur place, il fit part de ses observations à l’ingénieur Ignace Venetz qui diffusa ensuite ces idées. Celles-ci furent reprises par les pères de la théorie des glaciers.
À Lourtier, celle que les gens du coin appellent « la Maison Perraudin » est aujourd’hui devenue la Maison des Glaciers. Dans cette maison classée, la « nouvelle » scénographie est tissée autour de l’observation du territoire alpin. Mais à la façon dont l’explique l’ancienne gardienne du musée, une observation active et curieuse qui nourrit : « Comme disait ma maman, avec les yeux et les oreilles on peut tout voler » ! Le premier étage emprunte les yeux de Jean-Pierre Perraudin pour raconter la vie d’antan, la relation entre la débâcle du Giétro de 1818 et la théorie glaciaire.
OISANS – Villar-d’Arêne – Le Jardin du Lautaret, étude du microcosme des glaciers
Au col du Lautaret, perché à 2 100 mètres d’altitude, le jardin botanique alpin du Lautaret abrite plus de 2 000 espèces végétales, soit un quart de la flore française. Véritable conservatoire vivant, il a également un rôle d’étude et d’analyse du fonctionnement de l’écosystème alpin. Des scientifiques en résidence étudient par exemple cet été la vie dans les glaciers, des algues vivant dans la glace, des champignons nettoyeurs de neige, la présence de pollution et microplastiques…
Des sorties scientifiques et pédagogiques sont proposées au public tout l’été afin de mettre en lumière les enjeux de la biodiversité alpine face au changement climatique.
- https://www.jardindulautaret.com/francais/
Pour en profiter encore
OISANS – La Grave – Randonner sur le glacier de la Girose
Les Guides de La Grave proposent des randonnées commentées sur le glacier de la Girose. Sa pente douce, son accessibilité par le téléphérique de La Grave en font un glacier idéal pour une première approche de l’alpinisme et pour mettre à profit un temps pédagogique sur la formation des glaciers, leur vulnérabilité et leur avenir. Séracs, crevasses, mouvements du glacier… les visiteurs en apprendront plus sur cet écosystème de bleu et de glace, autant fascinant que fragile.
- Tous les mercredis, vendredis et dimanches (sur réservation).
- Durée : 1h30
- Bureau des Guides de La Grave +33 (0) 4 76 79 90 21
- www.guidelagrave.com
VERBIER – Rencontre avec un glacier
Rarement les glaciers alpins n’avaient fait autant parler d’eux… Et pour cause, ces géants qui suscitent depuis toujours admiration et intérêt, sont en voie de disparition ! Afin de donner quelques clés sur ce triste phénomène, un sentier didactique sur la fonte des glaciers a vu le jour sur les hauteurs de Verbier. Une expérience précieuse qui permet d’entrer en relation avec l’un d’entre eux en le contemplant, en le touchant et en découvrant à la fois son histoire et son avenir. Débutant au Col des Gentianes, à plus de 2800 mètres d’altitude, ce sentier est jalonné de différents arrêts rythmant la descente jusqu’au glacier de Tortin :
- Un banc-photospot pour immortaliser la rencontre
- Des jalons avec une date indiquant l’extension passée du glacier
- Un panneau d’interprétation montrant le passé du glacier
- Un poste près de la glace, expliquant le rôle du climat dans la santé du glacier
- Une terrasse invitant à une contemplation du glacier et à la méditation, en imaginant le paysage de 2100, après la disparition du glacier
- Un parcours sur la glace (optionnel) jusqu’à une balise d’ablation permettant de prendre la mesure de la fonte du glacier en épaisseur
VAL DE BAGNES – Vue sur glacier – la passerelle de Corbassière
C’est sur les hauteurs de Fionnay, au plus profond du Val de Bagnes, que s’étend le glacier de Corbassière. S’il est le lieu de passage oblige de divers itinéraires pédestres tels que le Tour des Combins ou celui du Val de Bagnes, il constitue également un but de randonnée très apprécié. A cette altitude de 2’365 mètres, le paysage, composé de glace, de roche et de moraine, est désertique. Rendu dangereux par la fonte du permafrost, le sentier qui franchissait jusqu’à il y a peu la langue glaciaire, a été remplacé en 2014 par l’un des ouvrages en acier galvanisé les plus hauts d’Europe : la passerelle de Corbassière. Ses câblages s’étirent à près de 70 mètres du sol sur une longueur de 190 mètres, offrant aux promeneurs une expérience mémorable et un magnifique point de vue sur les environs. La traversée au-dessus du vide est impressionnante, mais 100% sécurisée.
