30 km de long, 8 de large, 90 km de circonférence, Oléron est la plus vaste île du littoral atlantique français et la plus grande île métropolitaine après la Corse.
Reliée au continent par un pont gratuit de 3 kms, elle fait partie, avec les îles de Ré, d’Aix et Madame, de l’archipel charentais. A l’opposé de Ré, la mondaine, Oléron, l’authentique, cultive un art de vivre insulaire rythmé par la nature. Surnommée « la lumineuse », pour son ensoleillement et son climat tempéré, elle est accueillante en toutes saisons.
OLÉRON : BIEN PLUS QU’UNE DESTINATION BALNÉAIRE
L’île offre une diversité de paysages, entre dunes et marais, où l’on découvre de charmants petits villages aux murs blanchis à la chaux et aux volets colorés avec les restes de peinture des coques de bateaux. Tous racontent une histoire. On est ici bien loin des stations bétonnées !
Au sud, les marais salants de Grand-Village-Plage témoignent d’un patrimoine ancestral encore vivant, grâce à la passion des sauniers. Un voyage fascinant où naît « l’or blanc » attend les visiteurs au Port des Salines où ils sont encore en action. Sur le site un écomusée retrace les différentes étapes de la récolte du sel.
Sur le site, le Relais des Salines, propose une découverte de la gastronomie oléronaise. Installée dans une cabane au milieu des salines, cette table « confidentielle » et pleine de charme, récompensée par un Bib gourmand du Guide Michelin (restaurants ayant le meilleur rapport qualité/prix), a pour spécialité les huîtres chaudes à la fondue de poireaux. Rien d’étonnant car l’huître Marennes-Oléron est une institution. Affinée dans les « claires », d’anciens marais salants reconvertis, elle est moins iodée et arbore une couleur verte qu’elle doit à une microalgue, la marennine, dont elle retient le pigment.
Pour prolonger la découverte, une escale s’impose à l’est de l’île, à Fort Royer. Préservé depuis 30 ans par une association, cet authentique village ostréicole d’une quarantaine de cabane colorées, est implanté au cœur de claires toujours en activité. Symboles vivants du littoral oléronais, elles servaient à l’origine aux femmes pour détroquer et trier les huîtres à l’abri des éléments. Fort Royer offre un voyage dans le temps, à la rencontre des “paysans de la mer” grâce à des visites commentées ou contées.
FORT BOYARD L’INCONTOURNABLE
Près de Fort Royer, Boyardville offre un panorama sur Fort Boyard. Construit en pleine mer sous Napoléon, il protégeait l’arsenal de Rochefort des Anglais. Il sera surnommé « le fort de l’inutile » car il est devenu obsolète avant même d’être fini. Le moyen le plus respectueuse x de l’environnement pour découvrir le Fort, qui ne se visite pas, est d’en faire le tour à la voile sur le catamaran Ile ou Aile. Son faible tirant d’eau permet de l’approcher au plus près. Et si vous avez de la chance, le skipper vous fera déguster, en pleine mer, sa pêche du jour accompagnée du traditionnel Pineau des Charentes !
LA CITADELLE DE CHÂTEAU D’OLÉRON ŒUVRE DE VAUBAN
La ville est connue pour sa citadelle édifiée sur ordre de Richelieu en 1630 à l’est de l’île. Le maréchal Vauban la modernisera par la suite en construisant deux ouvrages à cornes, l’un tourné vers la ville, l’autre vers les marais. Elle deviendra l’un des éléments-clef du dispositif de défense du littoral atlantique. Elle abrite des expositions et est libre d’accès.
Aux pieds de la citadelle, une flânerie s’impose au port pour rencontrer les artistes et artisans d’art installés dans d’anciennes cabanes ostréicoles qui abritent un foisonnement de créativité tout en conservant leur âme maritime. Et pour prolonger l’immersion, cap sur le marché, le plus grand de l’île, véritable cœur battant du terroir. Ici, pêcheurs et ostréiculteurs présentent avec fierté leurs produits frais.
UNE ILE AUX MULTIPLES VISAGES
A l’ouest de l’île, les adeptes du farniente apprécieront les immenses plages, dont celles de Saint-Trojan-les Bains, bordées par la forêt de pins et de chênes vert. Elles offrent un environnement naturel d’exception prisé des amateurs de sports de glisse qui viennent y dompter les vagues. Les plages abritées de l’est sont plus familiales et idéales pour la baignade et la pêche à pied.
Pour préserver l’harmonie de l’île et privilégier un tourisme durable,160 km de pistes cyclables permettent de les découvrir à vélo, classique ou électrique (facilement louable sur l’île). Une boucle de 2H30 autour de Saint-Trojan-les-bains, permet de rejoindre la Petite Plage, celle de Gatseau, ou la Grande Plage.
L’occasion de belles découvertes dont les villas « Belle époque » du début du XXe siècle, témoins luxueux du début des bains de mer. Ou en s’aventurant un peu plus loin près de Dolus d’Oléron, de contempler le plus beau coucher de soleil de l’île offert par le rooftop de l’Hôtel & Spa Le Grand Large*****. On dit même que certains soirs des biches viennent se ressourcer sur la plage et compléter le tableau.
Conçu en 1965 dans un style inspiré de Le Corbusier, entièrement rénové en 2023, ce boutique-hôtel élégant est ancré au cœur des dunes de la baie de la Rémigeasse. Il propose 31 chambres et suites au décor sobre et moderne, dont certaines disposent de jacuzzi privatif en terrasse avec une vue spectaculaire sur l’océan. Le restaurant gastronomique, La Table du Grand Large, offre une expérience culinaire raffinée. L’orchestration du chef David Boyer, Meilleur Ouvrier de France, mêle l’audace de l’innovation à la tradition pour sublimer les produits locaux. Le spa offre piscine intérieure, sauna, hammam et salle de massage pour une parenthèse bien-être.
LE NORD : CÔTÉ NATURE BRUTE
A la pointe nord de l’île, le phare de Chassiron offre, une fois gravies ses 224 marches, une vue panoramique à couper le souffle. Mis en service en 1836, il a remplacé le premier phare construit en 1685 sur ordre de Colbert, pour sécuriser le trafic maritime croissant du XVIIe siècle et l’entrée du pertuis d’Antioche, un couloir de récifs qui ont provoqué de nombreux naufrages. Pour éviter aux marins de le confondre avec le phare des Baleines de l’île de Ré, des rayures noires lui ont été ajoutées en 1926. Au premier étage, un musée met en scène la vie des gardiens de l’époque, l’évolution des techniques de signalisation et évoque les différents naufrages. Il est cerné d’un jardin en forme de rose des vents ? labelisé Jardin remarquable.
DERNIÈRE ÉTAPE LE FORT LOUVOIS
Une dernière halte s’impose au Fort Louvois. Situé au pied du pont de l’île, côté continent, il est accessible en fonction des marées à pied ou en bateau. Dernier ouvrage maritime commandé par Louis XIV à Vauban, il est en forme de fer à cheval et était destiné à protéger la rade et l’arsenal royal de Rochefort. Il est, dit-on, le petit frère du Fort Boyard.
En quittant l’île pour « retourner en France » comme aiment à le dire les Oléronais avec un brin de malice, on emporte avec soi le souvenir précieux de plaisirs simples, vécus au plus près de la nature. Oléron est une belle découverte que vous soyez passionné d’histoire, adepte de balades à vélo, amateur de fruits de mer ou en quête de déconnexion.
Isabelle Bourdet
+ d’infos : Office de tourisme Oléron-Marennes
Louer un vélo : Cycles Demion
Se restaurer – De nombreux restaurants invitent à savourer poissons, fruits de mer et spécialités insulaires. A Château d’Oléron – Au grè du vin sur la place du marché. A Saint Trojan les Bains – A l’Albatros pour un dîner les pieds dans l’eau A Boyardville – A l’hôtel restaurant Les bains