Chaussures de randonnée montantes ou basses en 2026 ? Le détail technique qui divise aujourd’hui tous les experts de la montagne

Le choix semblait si simple autrefois. Vous entriez dans un magasin de sport, demandiez une paire de chaussures de randonnée, et l’on vous présentait invariablement une forteresse pour vos pieds : montante, rigide, rassurante. Mais aujourd’hui, en 2026, cette évidence a volé en éclats, laissant place à une querelle d’experts qui oppose deux philosophies, deux manières de marcher, et surtout, un détail technique que peu de gens soupçonnent.

Ce débat passionné repose sur plusieurs points clés :

• Le dogme de la cheville : pourquoi le modèle montant a dominé pendant des décennies.
• L’émergence de la légèreté : l’impact du trail running sur la randonnée.
• Le vrai secret : ce que la science de la biomécanique a révélé.
• Votre profil : le seul critère qui compte vraiment pour choisir.

Derrière ce qui ressemble à un simple choix d’équipement se cache en réalité une révolution silencieuse qui redéfinit complètement notre manière de marcher en montagne.

La forteresse de la cheville : le règne historique des chaussures montantes

Pendant près d’un siècle, la règle était absolue : en montagne, la cheville doit être maintenue. La chaussure montante, ou « high », était perçue comme la seule assurance vie contre les entorses sur terrain accidenté. Des marques iconiques ont bâti leur réputation sur ce principe, proposant des modèles comme les chaussures alpinisme La Sportiva, véritables armures dotées de membranes Gore-Tex et de semelles Vibram rigides. L’idée était simple : plus le pied est verrouillé, plus il est en sécurité. Cet argument a rassuré des générations de randonneurs, du débutant angoissé au montagnard chevronné transportant un sac lourd. Pour eux, une chaussure basse en montagne relevait de l’inconscience pure et simple.

La révolution de l’agilité : l’ascension des chaussures basses

Puis, le monde du trail running a tout changé. Des athlètes ont commencé à parcourir des sentiers techniques à des vitesses folles avec des chaussures à tige basse (« low »), légères et flexibles. Progressivement, cette philosophie a infusé le monde de la randonnée. L’argumentaire s’est inversé : pourquoi s’encombrer d’une chaussure lourde et contraignante quand la légèreté permet d’aller plus loin, plus vite, avec moins de fatigue ? Les partisans de la tige basse mettent en avant des sensations plus fines du terrain, une foulée plus naturelle et une réduction significative du poids soulevé à chaque pas. Sur des milliers de pas, ces quelques centaines de grammes en moins représentent des tonnes d’énergie économisée.

« On m’avait toujours dit : ‘Prends des montantes, tu vas te tordre la cheville sinon’. Pendant des années, j’ai marché avec des tanks aux pieds. Le jour où j’ai essayé des tiges basses pour une randonnée au-dessus d’Annecy, j’ai eu l’impression de redécouvrir la marche. J’étais plus rapide, plus précise, et paradoxalement, je me sentais plus stable car mon pied ‘lisait’ mieux le terrain. »
— Clara, randonneuse à Annecy

Le point de rupture : le véritable détail technique qui change tout

La véritable controverse ne réside pas seulement dans le poids ou la hauteur, mais dans un concept clé de la biomécanique : la proprioception. Des études récentes, notamment menées par des spécialistes de la motricité comme ceux de l’Université de Grenoble-Alpes, ont montré que le maintien excessif de la cheville pouvait être contre-productif. En « anesthésiant » les capteurs nerveux de la cheville, une chaussure trop rigide l’empêcherait de réagir et de se renforcer naturellement.

Le détail qui divise les experts est donc le suivant : une chaussure basse, en forçant la cheville à travailler, à s’adapter et à se stabiliser en permanence, la renforcerait activement. À l’inverse, une chaussure montante la protégerait passivement, mais l’affaiblirait sur le long terme en la rendant « paresseuse ». Le débat n’est donc plus « protection contre liberté », mais « protection passive contre renforcement actif ».

Alors, comment choisir son camp en 2026 ?

Il n’y a pas de réponse universelle, mais un choix éclairé en fonction de trois critères : le terrain, le portage et votre expérience.

Questions fréquemment posées

Une chaussure basse n’offre-t-elle vraiment aucun soutien de la cheville ?

C’est le mythe principal. Si elle ne bloque pas l’articulation, une bonne chaussure basse bien conçue enveloppe le pied et, grâce à un laçage précis, offre un maintien suffisant pour éviter les petits déséquilibres. Le véritable soutien vient de vos muscles, que la chaussure basse encourage à travailler.

Puis-je faire un trek de plusieurs jours avec des chaussures basses ?

Oui, c’est tout à fait possible et de plus en plus courant, mais à deux conditions. Votre sac à dos doit être relativement léger (moins de 12 kg) et vous devez avoir une expérience de la marche avec ce type de chaussures pour avoir la cheville suffisamment entraînée.

Quelle est la différence d’imperméabilité entre les deux ?

Une chaussure montante protégera toujours mieux des infiltrations d’eau par le haut (passage de ruisseau, herbe haute et mouillée). Cependant, les deux types de chaussures peuvent être équipés d’une membrane imperméable de type Gore-Tex. Une fois l’eau rentrée, une chaussure basse séchera bien plus vite.

Les chaussures basses s’usent-elles plus vite que les montantes ?

Pas nécessairement. La durabilité dépend surtout de la qualité des matériaux (semelle, tissu, pare-pierres). Cependant, les chaussures basses, souvent plus souples et légères, sont parfois conçues avec des matériaux moins robustes que les grosses chaussures en cuir conçues pour durer une décennie. La durée de vie sera donc souvent légèrement inférieure.