Booking.com publie son Rapport sur la perception de l’IA dans le monde, fondé sur les réponses de plus de 37 000 consommateurs dans 33 marchés, afin d’analyser la manière dont l’intelligence artificielle est utilisée et perçue dans la vie quotidienne comme dans les voyages.
Alors que les secteurs public et privé accélèrent leurs investissements dans cette technologie, Booking.com, l’une des principales plateformes de voyage numériques au monde, qui intègre l’IA à ses services depuis plus de dix ans, s’engage à façonner l’avenir du voyage en phase avec l’évolution des attentes des consommateurs.
État des lieux des perceptions
Le rapport de Booking.com a identifié des groupes bien définis parmi les consommateurs du monde entier, reflétant une diversité de perceptions vis-à-vis de l’IA.
Plus d’un tiers (36 %) se considèrent comme des “Adeptes de l’IA”, fascinés par son potentiel, tandis que 13 % se définissent comme des “Défenseurs de l’IA”, soutenant activement ses bénéfices ainsi que son adoption responsable. En France, ce sont un quart des répondants (25 %) qui se considèrent comme des “Adeptes de l’IA”, et 4 % comme des “Défenseurs de l’IA”.
Cet enthousiasme repose sur la conviction que l’IA facilitera la vie (69 % dans le monde, 55 % pour les Français), fera gagner du temps et réduira les efforts (51 % monde, 38 % France), améliorera la productivité (40 % monde, 26 % France) et ouvrira de nouvelles opportunités d’apprentissage (48 % monde, 35 % France).
Cependant, cet entrain cohabite avec une grande prudence. Si 91 % des personnes interrogées expriment de l’enthousiasme pour l’IA, une proportion équivalente fait part d’au moins une inquiétude concernant ses implications plus larges. Environ 13 % des interrogés dans le monde, et presque un Français sur quatre (24 %), se définissent comme “Prudents face à l’IA”, méfiants quant à son développement ou à son usage.
9 % des interrogés dans le monde, et 11 % des Français, se disent même “Sceptiques face à l’IA”.
Une personne sur quatre dans le monde (25 %), et près de la moitié des Français (46 %), s’identifient comme faisant partie des “Détracteurs de l’IA”, ce qui témoigne d’une réticence importante à son adoption.
Panorama des attitudes face à l’IA : variations selon les régions
D’importantes différences régionales émergent dans l’attitude des consommateurs à l’égard de l’IA. À l’échelle mondiale, l’Amérique latine (LATAM) arrive en tête en matière d’enthousiasme et de familiarité, avec 98 % des répondants enthousiastes à propos de l’IA et 89 % déclarant comprendre son fonctionnement (données pour la France dans le tableau ci-dessous). La région Asie-Pacifique (APAC) suit de près, affichant la plus forte volonté d’intégrer l’IA dans la vie quotidienne : 41 % l’utilisent pour l’éducation, et autant pour les transports. En comparaison, en France, le chiffre descend à 14 %.
L’Amérique du Nord (NORAM) et l’Europe et le Moyen-Orient (EME) apparaissent en revanche comme des bastions du scepticisme, abordant l’IA avec davantage de prudence et de méfiance. À l’échelle mondiale, si 77 % des personnes interrogées déclarent accorder au moins une certaine confiance à l’IA, près d’un quart (23 %) disent rarement, voire jamais, faire confiance aux informations qu’elle génère. Ce taux de méfiance est particulièrement élevé dans ces deux régions : 32 % en NORAM et 29 % en EME. Les consommateurs y sont également plus enclins à vérifier les résultats fournis par l’IA, ce qui reflète une attente plus forte en matière de transparence et de garanties à mesure que son adoption progresse.
En France, les chiffres sont encore différents : 65 % des personnes interrogées déclarent accorder au moins une certaine confiance à l’IA, et plus d’un tiers (35 %) disent rarement, voire jamais, faire confiance aux informations qu’elle génère.
L’assistance avant l’autonomie
L’IA s’est profondément intégrée dans la vie quotidienne :
Dans le monde, 98 % des consommateurs utilisent la recherche alimentée par l’IA, 86 % recourent aux recommandations en continu et 77 % interagissent avec des outils d’IA générative.
En France, 94 % des consommateurs utilisent la recherche alimentée par l’IA, 72 % recourent aux recommandations en continu et 58 % interagissent avec des outils d’IA générative.
Pourtant, l’absence de contact humain suscite des doutes. Dans le monde, 35 % jugent l’IA impersonnelle, et la majorité vérifie les résultats qu’elle fournit, même lorsqu’ils lui font confiance : 42 % vérifient systématiquement les faits, et 29 % le font de temps à autre. En France, les chiffres varient légèrement : 43 % jugent l’IA impersonnelle, 40 % vérifient systématiquement les faits, et 21 % le font de temps à autre. Seuls 6 % des consommateurs interrogés dans le monde, et 4 % des Français, déclarent faire pleinement confiance à l’IA.
Cette hésitation à accorder sa confiance crée une limite nette : la plupart des consommateurs ne sont pas prêts à laisser l’IA prendre pleinement les décisions. Seuls 12 % se sentent à l’aise avec une IA prenant des décisions de manière autonome, 25 % restent incertains et 10 % se sentent très mal à l’aise, refusant de faire confiance à l’IA sans validation humaine. Pour les Français, seuls 7 % se sentent à l’aise, 25 % restent incertains et 22 % se sentent très mal à l’aise. La plus grande opportunité réside donc dans le positionnement de l’IA comme un outil d’accompagnement visant à améliorer, et non à remplacer, le jugement humain.
Le rôle croissant de l’IA dans le secteur du voyage
L’IA est rapidement en train de devenir un élément central de l’expérience de voyage : 65 % des consommateurs dans le monde, et 59 % des Français, s’attendent à ce que la planification automatique des voyages se généralise dans un avenir proche.
Deux consommateurs sur trois dans le monde (64 %) ont déjà utilisé l’IA dans un aspect du voyage et, parmi eux, presque tous l’ont fait pour la planification ou la réservation (98 %) ou alors qu’ils étaient déjà en voyage (96 %). En France, ce sont 42 % des interrogés qui ont déjà utilisé l’IA dans un aspect du voyage, 97 % l’ont fait pour la planification ou la réservation et 95 % alors qu’ils étaient déjà en voyage. Cela reflète à la fois la dépendance croissante aux outils alimentés par l’IA et l’ouverture des voyageurs à une technologie qui améliore leurs expériences.
Lors de la planification d’un voyage, les utilisateurs recourent le plus souvent à l’IA pour rechercher des destinations et déterminer la meilleure période pour s’y rendre (41 % dans le monde, 29 % pour les Français), obtenir des recommandations de restaurants (37 % monde, 28 % France) et trouver des expériences locales ou des activités culturelles (36 % monde, 31 % France). Aujourd’hui, les assistants IA sont perçus dans le monde comme une source plus fiable (24 %) pour organiser un séjour que les collègues (19 %) ou les influenceurs (14 %) ; en France, 11 % considèrent que l’IA est une source plus fiable que les influenceurs (4 %), mais pas plus fiable que les collègues (17 %) !
Une fois en voyage, les consommateurs utilisent le plus souvent les outils d’IA pour leurs capacités de traduction (45 % dans le monde, 41 % pour les Français), les suggestions d’activités sur place (44 % monde et France), les recommandations de restaurants (40 % monde, 33 % France) ainsi que pour s’orienter dans des lieux inconnus ou dans les transports (40 % monde et 38 % France). De retour chez eux, le principal usage de l’IA est la retouche photo, mentionnée par 38 % des personnes interrogées dans le monde, et un quart des Français (25 %).
Au-delà de faciliter et d’optimiser le voyage, un avantage reconnu par 66 % des voyageurs dans le monde et 57 % des Français, on observe aussi un fort souhait que l’IA soit mise au service du bien commun. Une majorité (71 % dans le monde et 63 % des Français) apprécie les recommandations générées par l’IA qui les aident à éviter les destinations surpeuplées ou les heures de pointe. Les voyageurs sont aussi de plus en plus sensibles à l’impact sur les communautés locales, 60 % d’entre eux souhaitant que l’IA mette en avant des expériences bénéfiques pour les lieux qu’ils visitent ; c’est aussi le cas pour la moitié des Français (50 %).
Booking.com.